Utrecht est la troisième agglomération des Pays-Bas par sa population. Le vélo y est roi comme dans la majorité des villes néerlandaises et les grandes artères sont équipées de pistes cyclables de chaque côté. La séparation des modes a été l'approche dominante dans les années 70 et 80. A partir des années 90, la mixité et la modération de la vitesse se sont petit à petit imposées1, en particulier sur les routes de dessertes locales (quartiers résidentiels etc).
Pourtant, que se passerait-il si à force de se développer, le vélo devient tellement dominant que les pistes cyclables sont saturées. Les élargir en supprimant du stationnement ? Une idée plaisante, mais quid des livraisons qui occupent pourtant un maillon important dans les chaînes de déplacements. Rogner sur le trottoir ? Il est déjà pas bien large et ce choix irait à l'encontre de la promotion des alternatives à la voiture.
Pour le réaménagement de la Nachtegaalstraat ("rue du rossignol")2, la suppression des pistes cyclables a été retenue. En effet, partant du constat que 18 000 cyclistes traversaient la rue chaque jour contre 4 000 véhicules motorisés, il était temps d'accorder la place centrale au mode très largement principal. Ainsi, la Nachtegaalstraat est devenue une rue cyclable3, limitée à 30 km/h et 15 km/h devant l'école, et plus végétalisée.
Dans le même temps, les trottoirs ont été élargis pour les piétons. les commerces et la bars gagnent aussi en visibilité. L'auteur note, avec une pointe d'humour, que les livreurs rencontrent toujours des difficultés pour trouver un stationnement... car ce dernier est parfois occupé par les cyclistes ! Toutefois, la rue étant assez large, les cyclistes peuvent dépasser en sécurité le fourgon arrêté sur la chaussée.
Ainsi, ce réaménagement réjouit l'auteur de la vidéo et donne des perspectives pour rendre les rues plus accueillantes.
Notes
1 : Les politiques d’aménagement cyclable aux Pays-Bas
2 : Voir sur Google Maps
3 : Rue cyclable (fiche Belgique) (appelée « vélorue » en France)
Lecture complémentaire