Résumé
Le développement des nouvelles mobilités, comme le vélo mais aussi l’autopartage et le covoiturage, constitue l’une des réponses possibles à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation de carburants fossiles dans le secteur des transports. Toutefois, il est encore difficile d’en mesurer l’ampleur, le potentiel de développement et la pérennité. Ainsi, l’automobile – souvent utilisée en « solo » pour les transports du quotidien - reste le mode de transport privilégié.
Cette étude s’intéresse en particulier à l’une de ces nouvelles formes de mobilité : le covoiturage, qui repose sur la mutualisation des déplacements en véhicule particulier. Il s’agit d’en évaluer les potentialités de développement pour la mobilité régulière entre le domicile et le lieu de travail et d’apporter un éclairage sur la réduction possible du nombre de véhicules en circulation et sur la réduction de la consommation de carburants et des émissions de dioxyde de carbone (CO2) qui en découleraient.
Concrètement, la mobilisation de plusieurs sources de données, dont les principales sont l’ Enquête Nationale Transports et Déplacements de 2008 et le Recensement de la population de 2010, permet d’identifier la localisation des déplacements domicile-travail et de caractériser les comportements en termes d’horaires de départ et retour au domicile. La réduction potentielle des véhicules en circulation est alors inférée à partir de l’analyse des déplacements existants, pour plusieurs types de territoires et cas de figure. L’étude conclut à un potentiel de réduction (si on suppose un taux d’occupation maximum de 2 personnes par véhicule) des véhicules en circulation de 2 % en zones rurales et de 16 % dans les zones urbaines les plus denses, lors d’un jour ouvré moyen. Il en résulterait une diminution de la consommation de carburants et d’émissions de CO2 de 4 % lors d’un jour ouvré moyen. Cette réduction est portée à 6,6 % si on suppose que les personnes voyagent à 4 par véhicule.