Évaluation de la politique de développement de l'usage du vélo pour les transports du quotidien


Mai 2016
Commissariat Général au Développement Durable
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Dans les années 70, le vélo est encore largement utilisé dans les déplacements domicile-travail et sa part modale dépasse 10 % dans certaines agglomérations. Trente ans plus tard, il est devenu un mode d'appoint, et sa pratique s'est beaucoup orientée vers le loisir. Cependant, depuis les années 2000, plusieurs politiques volontaristes ont été lancées en France permettant de stabiliser cette part à un petit 3 %.

Sous l'angle de la santé

Le vélo est bénéfique car il encourage la pratique d'une activité physique régulière. Par exemple, parcourir 20 km par semaine réduit le risque de mortalité précoce par an de 10%, ce qui correspond à 2,3 morts évités pour 1 millions de km parcourus à vélo. Néanmoins, le risque d'accident est plus élevé à vélo qu'en voiture, avec 1 victime pour un million de km contre 0,2, avec des gravités comparables. Nous pourrons également souligner que le manque d'aménagements cyclables ou leur mauvaise réalisation crée des zones de conflit potentiellement accidentogènes, souvent à l'encontre du cycliste. Enfin, entre 2000 et 2010, le nombre d'accidents à vélo a diminué, au même titre que celui de la voiture.

Le vélo et l'économie

Le bilan économique pour le particulier et la collectivité est favorable au vélo. En effet, pour les transports en commun urbain (TCU), largement subventionné, le coût est de 45 centimes/km. Hors financement des systèmes de vélos en libre-service, les budgets publics affectés au vélo ne représentent quant à eux que 4,4 centimes/km1. Pour l'usager, l'acquisition et l'entretien d'une bicyclette est d'environ 15 cts/km contre 21 pour la voiture.

Son impact sur la circulation et la pollution

Concernant la circulation, la vitesse moyenne des vélos est supérieure aux TCU (10 km/h), mais inférieure à la voiture (18 km/h), sauf dans les milieux les plus denses et en heures de pointe. De plus, les aménagements cyclables diminuent de 1% la voirie, mais ne réduisent que de 0,1% le trafic automobile2, ce qui induit une augmentation de la congestion routière. En outre, pour 6 nouveaux déplacements réalisés à vélo proviennent d'usagers de transports en commun, et 2 de la marche. Le report de la voiture vers le vélo est donc minime. Malgré tout, ces nouveaux cyclistes permettent une baisse significative de 30g de CO2 pour chaque kilomètre supplémentaire parcouru à vélo. Les politiques vélo ont aussi un impact positif sur la réduction du bruit et de la pollution locale.

Le bilan socio-économique des politiques vélo est alors positif, notamment en matière de santé. De plus, il est important de noter que de nombreux cyclistes proviennent des transports en commun, et non de l'automobile. Il s'agit donc d'un effet pervers des politiques en faveur du vélo. En parallèle à cette dernière, une adaptation de l'offre des TCU est nécessaire. Enfin, pénaliser les temps de parcours des automobilistes n'est souhaitable uniquement s'il y a des alternatives suffisamment attractives pour induire un véritable report modal sur le long terme. Les seuls arguments environnementaux ne peuvent justifier un déséquilibre entre les différents types d'usager. Cette problématique souligne donc l'importance d'une politique globale de déplacements cohérente.

 

Notes :

1 : Pas de mention du coût du vélo pour la collectivité disposant d'un VLS
2 : Contrairement au réseau routier, le réseau cyclable, y compris en milieu urbain, est souvent discontinu, son efficacité de report modal est donc réduite.

 

Lecture complémentaire : sur Actu-Environnement


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