« Le vélo, c’est fatigant et dangereux, et c’est juste bon pour les balades et le sport. De toute façon, les personnes préfèrent la voiture particulière. La preuve, elle est utilisée dans les deux tiers des déplacements alors que le vélo stagne à un petit 3% ». Nous avons tous entendu ces phrases, justifiant le fait que le vélo n’ait pas sa place en France. Les Pays-Bas et le Danemark, avec une part modale du vélo supérieure à 20% et jusqu’à 44% à Houten près d’Utrecht, font envier les Français qui souhaitent développer le vélo dans leur pays ou dans leur ville. Les arguments en faveur de ce mode sont dans l’air du temps, en phase avec les objectifs du développement durable : il ne pollue pas, il est bon pour la santé, il apaise la vie de quartier, les aménagements sont moins chers à la réalisation et à l’entretien, il consomme moins d’espace que la voiture etc… . Pourtant, la machine a du mal à s’enclencher. Certes, le vélo progresse dans quelques agglomérations, comme Bordeaux, La Rochelle ou Strasbourg, mais toutes n’ont pas encore engagé un processus dynamique et restent interrogatrices quant à une éventuelle croissance du vélo sur leur territoire.
À travers l’élaboration du Schéma Directeur Vélo de l’Agglomération d’Agen, ce mémoire fait part des réflexions sur la construction d’une politique vélo dans une agglomération française de taille moyenne. De plus, il montre qu’avec de la volonté, une pratique cyclable est tout à fait possible en valorisant les atouts du territoire. Toutefois, le développement du vélo doit passer par une approche multimodale des déplacements, et non par l’approche monomodale marquée par la politique du « tout voiture ». Ainsi, le vélo constitue un maillon dans une chaine de déplacements qui tend à se diversifier et à se complexifier. Enfin, le questionnaire lancé à cette occasion démontre une forte attente de la population pour le vélo et va à l’encontre de certaines présuppositions.
Note : ce mémoire a obtenu la mention très bien.