L'offre de transport public en milieu urbain peu dense (rural et périurbain) est souvent lacunaire. En effet, même le transport à la demande (TAD) peut devenir trop onéreux pour la collectivité organisatrice afin d'assurer une desserte sur l'ensemble de son territoire. Par ailleurs, certaines populations ne peuvent se déplacer en voiture individuelle, par exemple à cause de revenus modestes ou une situation d'handicap.
Ne souhaitant pas renforcer l'isolement de ces personnes, Moissac a initié un service d'auto-stop organisé, sorte de covoiturage spontané, Rezo Pouce. Il part du constat que les services de co-voiturage traditionnel (comme Blablacar) sont surtout efficaces pour des distances longues (> 30 km). Ces derniers ne répondent donc pas à une demande de déplacement ponctuel sur de courtes distances (< 10 km). De plus, il permet de maintenir un lien social entre les habitants et encourage l'écomobilité.
Notez que jusque dans les années 90, l'auto-stop était une pratique courante en Europe. Toutefois, la méfiance à l'égard des personnes inconnues a depuis fait péricliter cette pratique. Cette plateforme permet donc d'offrir un cadre sécurisant, à la fois pour le conducteur et le passager, et de redonner vie à l'auto-stop.
Actuellement, 185 communes participent à ce dispositif, principalement en Tarn-et-Garonne (département de Moissac) et dans le Nord-Toulousain. Il est prévu que ce nombre atteigne les 300 en fin d'année. En outre, ce service compte 1500 inscrits (l'inscription est gratuite). Enfin, sur les voies fréquentées, le temps d'attente de l’auto-stoppeur est compris entre 3 et 7 minutes.
Ces informations ont été recueillies lors de la Table Ronde sur la mobilité au festival Alternatiba du 6 septembre 2015 à Grateloup (Lot-et-Garonne).
Voir aussi : Reportage Rezo Pouce