"Devant les défis posés par l'étalement urbain et la dépendance du secteur des transports québécois au pétrole, les choix de transport des cinquante dernières années sont maintenant de plus en plus remis en question. Les modèles de développement urbain durable sont maintenant d'actualité et font l'objet d'expérimentations à travers le monde : écoquartiers, Transit Oriented Developments, revitalisations de friches urbaines, renouveau du tramway...
Dans cette mouvance, la Ville de Québec adoptera cet automne [2012] son Plan de mobilité durable qui fixe les bases de l'urbanisation et des transports pour les 20 prochaines années. La mobilité durable fait également son chemin dans le Plan métropolitain d'aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Québec où l'on propose de doubler la part modale du transport collectif d'ici 2030, un objectif ambitieux.
Les plans présentés par les autorités peuvent orienter les choix de mobilité, mais pour que les comportements des citoyens changent, un ensemble complexe de conditions doit être réuni.
D'une part, les citoyens attendent que des infrastructures les desservent : pistes cyclables, tramway, lignes d'autobus. D'autre part, les autorités sont encore hésitantes à se lancer craignant d'indisposer une portion de l'opinion publique et ne croyant les citoyens pas encore mûrs pour des bouleversements importants de leurs habitudes, contraignant éventuellement leur liberté de choix individuels. La région de Québec se trouve-t-elle dans une spirale menant tout droit au statu quo en matière de mobilité durable ?
Le passage vers la mobilité durable n'est pas sans conséquence sur le quotidien des citoyens de Québec. Pour que le virage s'effectue, les grandes planifications devront orienter concrètement les choix d'urbanisation et d'investissements dans les infrastructures. On peut se questionner sur l'impact de ces orientations pour le citoyen de la région : mesures concrètes ou vœux pieux ? Dans quelle mesure le désir de favoriser la mobilité durable dans des quartiers construits à l'époque du tout à l'auto soulève-t-il des obstacles et surtout, sont-ils insurmontables, condamnant une bonne partie de la population suburbaine à rester dépendante de la voiture ? Quels sont les facteurs qui inciteront davantage les citoyens à opter pour un mode de vie compatible avec l'utilisation de modes de transport durables ?
Avec comme conférenciers :
- M. Gérard Beaudet, Professeur, Institut d'urbanisme, Université de Montréal
- M. Liguori Hinse, Directeur, Plan de mobilité durable à la ville de Québec
- M. Guy Mercier, Directeur, Département de géographie, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, Université Laval
- M. Christian Savard, Directeur général, « Vivre en ville », regroupement québécois pour le développement urbain, rural et villageois viable
En tant que modératrice: Françoise Guénette, journaliste indépendante"